Saturday, November 11, 2006

berceuse

tu me rends la langue
mort
rendue insolente
erratique

tu me rends la vue
marée de lueurs
de tes remparts reculés
elle déborde

tu me rends l'olivaie
ample silence de ses oiseaux
coeurs délivrés mangeant
leurs propres fruits sombres
gorgés de sauves litanies

de chaque brèche
de ton gouffre
tu me rends le jour

l'encre du sommeil
frémit dans l'auge
où tu nous trempes les doigts

dans les yeux
s'éveille l'étincelle
c'est un cri
en toi il retourne
mort

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