Friday, August 28, 2009

alaba

je retourne au jardin
où des hôtes m’attendent
là le cyprès blanc
le timide néflier
spectres nourris
de reflets lunaires
glissant sur le miroir des roseaux
et le jasmin
las à errer sans sommeil
dans l'allée des ombres

c’est la fin de l’automne
ultime tournant de la route
le froid siffle dans la moelle
reprends ton manteau de pluie
il ne sert de rien à se couvrir ici
devenu frêle à force de souffrir
ou bien est-ce cela aimer
la plainte des heures te porte

les étourneaux se dénudent
le ciel du sud laisse choir
ses plus belles étoiles
dans un drap d’indigo

nuit noire
laisse-moi mourir
ton cœur s’ouvre
je vois ton coffre à trésor
crépuscules d’ors ensevelis


Mougins, le 6 décembre 2005

ne plus attendre

heure toi mon heure
endors-toi en paix
je boirai ton lait amer
va on n'est plus seul ici
la brume nous écharpe

allons pas à pas effacer
traversées d’hiver
et blême lumière
veilleuse
des ombres meurtreis

entends-tu le sourd
crépitement des braises
ébrécher la voix tremblante
des narcisses
qui de mares argentées
resonne la litanie des astres
pour nous

vous qui ne savez
lueurs
vous qui ne savez plus
quel chemin prendre
ni ne savez par où s’en va
le chant des arbres
en cette nuit
retournée des noms

Thursday, August 27, 2009

errance

sur les collines ombrées
les pins parasols
attisent la braise du vent

des maisons les toitures s'evolent
rêves dispersés
les bruit s’estompent
les fenêtres déversent alors
cascade de douce lumière
sur la faîte des arbres

yeux clos à tes côtés
je caresse ta pierre
sables de plainte
s’effilent entre les doigts

vedah

à présent nul souvenir
des gués à passer
pour aborder ta rive

à présent déborde
un fleuve sans rive
alors que je surnage
dans la lie des larmes
bouche sillonnée de feu

éclats de voix

recueillant
par-ci par-là
quelques cris
et nuages égarés
au plis du vent:

sans aimer
comment dissoudre la vie

encore et toujours vous
restes à espérer

d’où que tu viennes
que tu ailles
viens va
emmène-moi avec toi
désir de disparaître

comment feras-tu
parcours délaissé
pour retrouver
tes éclats de voix

pourquoi le repos
n’accompagne plus
les morts
dans leur errance

tant que tu seras
souffrance
nous serons
subsisteront
mondes à atténuer

arbres
dans les airs
sous la terre
je me greffe
aux beaux rêves
de votre déclin

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midi

aux arbres migrateurs
un message d’adieu

trop d’étés nous séparent
sécheresses traversent
larmes miroitent

des vents affolés
attisent nos flammes
brûlons
mort ou vif
et quel monde est-ce
nul pour le savoir
elle retombe déjà

à qui cette poussière

se fiant à la faux du vent
aux griffes de la joie
délirante caresse
à son gré elle fait
défait
brise les ailes
claque au visage
battants de ses mélopées

de cette coulée de lave

de cette coulée de lave
comment t’extraire
toi
feu au feu abandonné

aiguisé
par le cri des mouettes
virevoltant
au-dessus des hauts-fonds

amour
lame refleurie
des abîmes du vent tu reviens
décharger tes débâcles en moi


encore debout sur cette grève
la peau ébréchée
par ta parole